La pratique
L’alignement est présence au monde.
En observant l’enfant qui apprend à marcher, nous constatons qu’il atteint et découvre son aplomb sans jamais arrondir le bas du dos. Pendant des millénaires, le dos rond n’existait pas. Au siècle dernier les bretonnes portaient de lourdes bourriches d’huitres sur la tête, dans une magnifique verticalité. Aux champs, les hommes pouvaient faucher le blé, des heures durant.
Notre colonne vertébrale est notre mat et notre axe cosmique. Chaque vertèbre est une porte énergétique où
circule le prana. Notre cage thoracique est un vortex où les énergies du ciel et de la terre se rencontrent. Nous sommes en perpétuel ajustement à ce qui nous entoure, à ce qui nous traverse, et nous devons vivre l’esprit et la matière tout en restant au centre.
Ce recentrage autour de notre colonne, notre mat cosmique, cette recherche d’un ajustement de plus en plus fin dans la posture, est Yoga.
Dans l’alignement nous sommes en résonance avec le monde, présent à l’instant.
Quand la verticalité s’accomplit tout se remet en place de soi même.
Des moments privilégiés.
Notre corps est le filtre de notre vécu.
La pratique du yoga révèle des obstaclesnet des barrières énergétiques, qui ont pour origine des causes multiples : hérédité,
barrières vaccinales, chocs… et qui trouvent leur source dans un passé souvent très lointain. Le yoga nous aide merveilleusement à réguler, stabiliser, et intégrer en recréant l’harmonie.
Nous ne sommes pas équipés pour être en activité permanente, nous avons besoin de prendre notre temps de silence.
Lors d’un premier entretien, au delà de l’écoute du symptôme, il est aussi beaucoup question de ce qui ne se dit pas, ou ne peut se dire. La yogathérapie s’articule à partir de l’être regarder, voir, comprendre, agir.
Elle permet de retrouver son centre, de s’accorder un autre temps, ce temps suspendu où l’on rêve et où l’on s’abandonne à soi-même, un peu comme la mer à l’étal, entre deux souffles. Ces moments où l’on se fait du bien, où l’on fait du péristaltisme, comme le dit Gerda Boyesen, (Gerda Boyesen 1922-2005 a fondé la Psychologie Biodynamique, fruit d’une longue pratique en physiothérapie et psychologie clinique. Influencée par les travaux de Sigmund Freud, Wilhelm Reich et Carl Gustav Jung) sont d’une grande importance en yogathérapie.
Gerda Boyesen, note dans « Entre psyché et soma » : » Le psychopéristaltisme » est un système d’auto-régulation de l’organisme qui joue aussi un rôle crucial dans la régulation des émotions. Le psychopéristaltisme résulte d’une remise en route de mouvements fluidiques (par le Retrouver sa forme pour avoir la forme.
Nous avons perdu notre axe, nous ne vivons plus dans l’alignement et dans l’aplomb. Le temps s’est accéléré, et nous ne savons plus prendre le temps. Dans cette course perpétuelle et sans fin, notre statique naturelle s’est modifiée, engendrant tous ces problèmes de dos, et tout ce stress.
Comment la yogathérapie peut-elle nous aider à retrouver notre forme et donc la forme?
« On ne peut guérir la partie sans soigner le tout. On ne doit pas soigner le corps séparément de l’âme, et, pour que l’esprit et le corps retrouvent la santé, il faut commencer par soigner l’esprit… » (Platon). xxxxxx xxxxxxxxxxxxxx xxxxx
La pratique du massage ou autre technique thérapeutique, permet, entre autres, l’élimination de ces résidus. On dit alors que le corps digère les émotions bloquées. Il s’ensuit généralement un meilleur état d’être. »
Flux et déflux.
Cette circulation de l’énergie, correspond à l’orbite microcosmique des Taoistes, et au trajet de l’énergie à l’avant et à l’arrière du corps du yoga (arohan awarohan). Au « flux » énergie montante et au « déflux » énergie descendante.
Quand cette circulation change, notre vision du monde, nos perceptions changent. En yogathérapie, l’on cherchera à harmoniser le flux et le déflux.
Flux et déflux sont des processus individuels.
Ainsi, pour ceux vivant surtout dans le flux : la difficulté est de se laisser aller réellement, de vivre le lâcher prise.
Toute modification dans la circulation de l’énergie aura une influence au niveau physique, psychologique, affectif et relationnel.
Le but de la yogathérapie est, entre autres, de permettre que cette circulation se fasse.
En yogathérapie le flux et le déflux de l’énergie sont des concepts pouvant servir notre pratique à plusieurs niveaux.
D’abord, au niveau de la relation élève enseignant, l’enseignant de part son positionnement, son déflux, crée un espace de confiance favorisant le lâcher prise. Présent à l’instant, disponible et à l’écoute des préoccupations de son élève, tout naturellement un échange se fait, de cet échange s’élabore la pratique qui convient. Les postures debout, en étirement arrière, apporteront progressivement plus de tonus, de confiance en soi, de flux, d’énergie. Les postures dites inversées, avec ou sans support, ou en étirement avant, permettront le déflux, conduisant à la détente, à l’apaisement, au lâcher prise, au retour sur soi. Par une écoute attentive et bienveillante, l’enseignant accompagnera son élève pas à pas dans cette transformation.
Le rôle des supports
En yogathérapie, une fois la pratique adaptée, la posture permet de soulager et de comprendre la douleur. En pratiquant, on expérimente de nouveaux gestes que l’on inscrira dans sa vie quotidienne. Une simple posture permet de reprendre confiance. Tel mouvement que l’on pensait impossible redonne espoir pour entreprendre un nouveau chemin. Pas à pas, on va sentir une colonne vertébrale sur laquelle l’on peut s’adosser et vivre sa vie, ses émotions, dans un sentiment de sécurité interne. L’écoute psychologique, l’empathie sont tout aussi importantes
que la technique.
En yogathérapie, la pratique est forcément individualisée, car pour le même symptôme, les causes peuvent être multiples et différentes pour chacun. Une lombalgie peut avoir pour origine une grande contrariété, un empêchement de (se) réaliser, où simplement un mauvais mouvement.
La pratique de la yogathérapie est considérablement enrichie par l’utilisation de différents supports, cordes et liens, qui sont l’héritage d’une tradition de yoga très ancienne. Ces supports offrent d’infinies possibilités. La pratique avec les cordes permet de réaliser toutes sortes de postures, par exemple en cas de problème de scoliose, lordose…
Elles permettent de stabiliser, symétriser, étirer en douceur, en s’abandonnant à l’espace et à la pesanteur, tout en développant de nouvelles perceptions et sensations. Le corps incorpore ce qui est juste et bon.
Les différents supports permettent de se poser et de se fondre dans le moule de la posture. De reprendre forme, donc de retrouver la forme. Là, le cerveau, les nerfs, le corps, vont se détendre très profondément, prémices d’un retour vers le centre, d’un accès à la profondeur, au silence. Là au coeur de tout,